mercredi 22 juillet 2015

« Nonobstant l'égalité, elles sont quand même là pour faire des enfants »


Vous ne rêvez pas, ce sont bien là les mots d'un sénateur lors de l'étude du texte de loi sur la modernisation de la santé, en commission au Sénat le 15 juillet dernier. Repérée et diffusée ce weekend par un utilisateur de Twitter averti sur le sujet, cette déclaration pose la question de l'avancement de l'égalité femmes/hommes dans notre République. 

Le sénateur rétrograde se nomme Jean-François MAYET et représente le parti Les Républicains : n'est-ce pas un comble que de se moquer de l'une des trois devises de notre République sous un tel étendard ? Réussissant l'exploit de déprécier dans une même tirade, et les médecins choisissant de travailler dans les hôpitaux publics et les femmes demandeuses d'égalité des sexes, l'ancien maire de Châteauroux n'oublie pas de déclarer que la désertification médicale que connaissent certains départements est dû à la féminisation de la profession.

Je cite : « Au risque de choquer, le libéral que je suis est convaincu qu'on ne résoudra pas la désertification médicale en comptant sur les seuls médecins libéraux. Première raison: les jeunes médecins refusent le libéralisme : ils se contentent de gagner 3 500 à 4 000 euros par mois ; après dix ans d'études, c'est ridicule! Une autre cause est la féminisation, puisque 75 % des nouveaux diplômés sont des femmes. Or nonobstant l'égalité elles sont quand même là pour faire des enfants… » Jean-François MAYET.

Malgré la réaction de la sénatrice Chantal JOUANNO (UDI), présidente de la délégation parlementaire aux droits des femmes : « Elles ne sont pas là “pour" faire des enfants ; elles font des enfants, c'est différent ! », Jean-François MAYET n'a pas cherché à rattraper ses propos, mais les a même appuyés sur l'exemple de sa fille.

Alors que la loi de 1965 autorisant les femmes à ouvrir un compte en banque et à travailler sans l'autorisation de leur mari a fêté, lundi 13 juillet, ses 50 ans, le sexisme ordinaire de Jean-François MAYET n'a pas fini de faire hurler les internautes.